La question de la définition de l’écrivain public est particulièrement épineuse.
Ce métier ne peut être défini a priori. La personne qui prend la décision de se lancer dans la profession le fait avec un parcours particulier, des compétences et une expérience particulières.
Je crois qu’il faut renoncer à essayer de définir ce qu’est un écrivain public simplement sur des idées préalables. Il faut au contraire les connaître dans leur pratique, voir quelles prestations ils proposent et comment ils travaillent. C’est en partant de la réalité de tous les jours des écrivains publics en exercice, que la définition pourra apparaître. Chaque nouvel écrivain public en activité invente une part du métier. C’est un mouvement sans fin, sans limite.
Et c’est d’ailleurs tellement mouvant que parfois, certains professionnels convaincus, installés et en exercice, se réveillent le matin et en se demandant : « Est-ce que je suis véritablement un écrivain public ? » C’est une question que le professionnel se pose car il sait que ce qu’il propose, ce qu’il sait faire, ne ressemble pas à ce que propose ou sait faire le collègue d’à côté. Chacun d’entre nous ne représente qu’une partie, active, personnelle et en évolution permanente, mais tout de même seulement une partie du grand tout de la profession dans son ensemble.
Un écrivain public est un professionnel de l’écriture pour autrui, mais la définition ne peut pas aller plus loin.
Aujourd’hui il n’y a pas qu’une écriture. L’écrivain public pourra maîtriser les langages de la société actuelle : l’administratif, le juridique, le journalistique, l’internet, etc.
Parmi les écrivains publics, certains vont préférer écrire à partir de la parole d’autrui. Il s’agit par exemple de la rédaction de biographies ou de témoignages.
D’autres auront une approche plus visuelle, artistique ou communicante, et vont se lancer dans la mise en page, les maquettes, ce que l’on appelle la PAO, voire dans la communication et même la publicité.
D’autres encore resteront avant tout des écrivains d’imagination, et chercheront à stimuler la capacité à écrire des autres en leur proposant des ateliers d’écriture, de l’aide à l’écriture. Ils pourront composer des poèmes, des ballades, des chansons et plein d’autres choses.
Et bien entendu, il y a ceux qui aideront les gens dans la vie concrète de tous les jours en rédigeant des courriers, en aidant à la rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation. Ils pourront aussi transcrire à partir de bandes sons, des procès-verbaux, des colloques, etc.
L’écrivain public peut aussi rédiger des hommages funèbres et accompagner des personnes en deuil dans leur expression, exercice tout en délicatesse et en discrétion.
Je pourrais continuer avec la formation, l’aide aux analphabètes, aux personnes non francophones, le secrétariat, l’aide aux TPE, etc. Je ne pourrai pas faire la liste de toutes les prestations proposées, c’est impossible. Cette liste serait sans fin. Je n’ai donné que quelques exemples.
Tout ce qui est écrit ou à écrire pour autrui, et tout ce qui est aider à écrire, est écrivain public.
Bien entendu, aucun écrivain public ne pourra proposer toutes ces prestations à la fois, il va nécessairement s’orienter sur tel ou tel type de prestation, ou dans tel ou tel domaine. Chacun d’entre nous va fabriquer son métier, son univers, ses domaines d’intervention et ses méthodes en fonction de ce qu’il sait, de ce qu’il sait faire et aussi de ce qu’il est.
Il est donc assez peu aisé à une personne en demande de prestation, de savoir comment trouver le bon prestataire. C’est un des problèmes que notre profession doit régler aujourd’hui.
J’ai longuement réfléchi à cette question qui pose problème à chacun d’entre nous dans l’exercice de son métier.
Un phénomène récent permettra peut-être d’apporter un début de solution pour rendre la profession plus visible et plus lisible. Je constate tout simplement qu’aujourd’hui les écrivains publics sont plus nombreux. En une dizaine d’années, la profession s’est développée. Et cette multiplication des propositions, à mon sens, si elle pose un problème apparent de choix pour le client potentiel, peut aussi porter la solution.
En se regroupant d’une façon ou d’une autre, les écrivains publics professionnels pourront sans doute donner une dynamique à leur métier, et permettre une approche plus facile pour la clientèle, aussi diversifiée dans ses demandes que les écrivains publics eux-mêmes.
J’ai donc décidé de tenter une expérience de rassemblement à l’échelle du département d’Ille-et-Vilaine, où personnellement j’exerce mon activité.
J’ai proposé à tous mes collègues du département de nous retrouver le 1er juin pour une réunion, au cours de laquelle, je l’espère, nous pourrons nouer des liens et des solidarités professionnels.
C’est un objectif très local, très pragmatique. Si nous parvenons à nous rassembler, nous serons tous ensemble en capacité de répondre à toutes les demandes. Nous pourrons faire en sorte que chaque personne en recherche d’un prestataire puisse trouver celui ou celle qui pourra répondre à sa demande.
Hélène BAUBIER
Ecrivain public
2 rue de Bourgouët – 35440 DINGE
Tel : 02 99 67 95 35 ou 06 32 94 54 70
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